*
Aussi fort que je le peux. Et puis après, je recommencerai
! Encore et encore ! Et puis après, sans la lâcher, nous irons manger
un morceau. Je crois que j'aurai de nouveau faim !
Mais pourquoi donc est-ce que les gens sourient quand ils passent à côté
de moi ? Bien sûr, je tiens maladroitement un bouquet de fleurs à la main.
Un petit bouquet, car je n'ai pas beaucoup d'argent. Mais pour elle, rien
n'est trop beau ! Oh non ! Pour son retour, j'ai fait un effort et je
me suis mis sur mon trente-et-un. Comme jamais. Et je me sens fier d'être
ainsi bien habillé. Puisque c'est pour elle.
Deux gamins morveux tirés par une vieille femme passent devant moi et se retournent en ricanant et en me montrant du doigt. Les imbéciles ! Je me contente de hausser les épaules et de détourner la tête. Inutile de me laisser agacer par ce genre de détails. Personne n'est à ma place, et j'en suis ravi, même si j'attends sur ce quai de gare depuis près d'une heure. Mais j'ai tenu à partir tôt de la maison, au cas improbable où le train serait en avance.
*
*
*
*